Après quelques semaines sur Alger, nous avons rejoint Tibhirine. Pas tout à fait d’ailleurs !
En effet, la neige s’était installée sur Médéa. Et à la sortie de la ville, les voitures, celle de Jean-Marie et la notre, ont refusé de gravir les pentes glissantes. Jean-Marie a décidé de parcourir à pied les quelques kilomètres qui nous séparaient encore du monastère. Puis il est revenu en tracteur et nous a remorqués jusqu’à destination. Il lui a fallu renouveler ce remorquage pour sa propre voiture… et un habitant de Tibhirine, Ben Ali, a profité du taxi … en grimpant sur le tracteur !
Pendant que nous attendions le tracteur sur le bord de la route, un voisin nous a invités à entrer chez lui pour prendre un café bien chaud accompagné de quelques gâteaux. Même l’un des gendarmes de l’escorte qui nous tenait compagnie a profité de cette aubaine pour venir se chauffer… en attendant le retour de Jean-Marie.
Voilà un aperçu de ce qui nous attendait sur place...
A Tibhirine, l’hiver était la saison de la taille des arbres fruitiers. L’opération s’est avérée longue et difficile à cause du froid, du vent et de la pluie. Spécialiste des travaux d'horticulture, Jean-Marie D. est venu deux mois pour donner un coup de main à la taille.
Les travaux n’étaient pas terminés lorsque nous avons repris nos activités au monastère.
Plusieurs personnes sont passées pendant notre absence, cependant, les visites n’ont pas été très nombreuses et elles redémarrent doucement. Essentiellement des algériens, mais aussi : des espagnols, une famille de Rennes (grand-père, parents et deux enfants de 3 ans et 18 mois environ).
Pendant une semaine, la présence d’Yves, excellent bricoleur, a permis de poursuivre la réhabilitation de certains espaces dans le monastère : chambres et sanitaires pour augmenter les capacités et les conditions d’accueil des retraitants occasionnels.
Yves revenait pour la troisième fois et Jean-Marie avait prévu tout le matériel pour le mettre immédiatement à pied d’œuvre ; il n’a pas chômé et il est un compagnon très agréable au quotidien.
Anne a largement contribué à ces travaux et à des aménagements tant intérieurs
qu'extérieurs...
...pendant qu’Hubert s’adonnait à son activité favorite : le jardinage.
Il a même mis à jour une demi-douzaine d’œufs de tortue qu’il a aussitôt replacée à leur place initiale, espérant que les petits n’auront pas souffert de cette fausse alerte.
Jeudi, en fin d’après-midi, nous sommes allés visiter la maison de Sami et Aïcha. Sami est toujours très fier de nous présenter sa maison et de nous faire admirer ce qui est nouveau.
Là aussi, les travaux avancent. Mais l’emménagement n’est pas encore prévu. Ce serait pourtant bien que la famille puisse s’y installer avant la naissance du 3ème enfant prévue fin mai ou début juin. Une troisième fille, paraît-il ! Mais la grand-mère est plus réservée, sans doute espère t-elle un petit-fils !
C’est d’ailleurs chez elle que nous sommes allés prendre un café avec les incontournables petits gâteaux. C’est à ce moment-là qu’un frère de Sami a apporté la « kachabia » qu’Hubert avait commandée. A un détail près : la commande s’était transformée au passage en un cadeau gracieusement offert par la famille : il fallait voir leur joie devant Hubert en kachabia, c’était eux qui nous remerciaient !
Cette quinzaine de jours commencée dans la neige là-haut, se termine ce samedi à Alger avec 27° et un magnifique ciel bleu, quels écarts de saison !