Nous n’avons pas assez de recul pour parler d’une
journée-type.
Mais, à titre d’exemple, voici comment nous avons vécu la journée de mardi
dernier.
Lever vers 7 heures. Après une rapide toilette, parce qu’il fait très froid, nous prenons un
petit déjeuner dans le séjour qui, lui, est chauffé. Puis un temps de prière : laudes et découverte des textes proposés par la liturgie du jour. Progressivement le jour se lève, découvrant une
mer de nuages très blancs posés comme du coton dans la vallée. Mais nous sommes au-dessus et nous profitons des premiers rayons de soleil. (Nous saurons par nos visiteurs qu’il pleuvait à Alger
au même moment).
Nous nous sommes équipés de vêtements chauds, bonnet, gants et chaussures de marche pour
travailler dehors ; ce matin nous choisissons à remettre en état le jardin du cloître et y travaillons de 9 heures à 11 heures.
Youssef nous avertit de l’arrivée des premiers visiteurs. Nous les
attendions parce qu’ils s’étaient annoncés quelques jours auparavant par téléphone. Précédée d’un véhicule de police avec gyrophare et sirène, une voiture se présente devant le
portail.
Première vue sur le monastère lorsque le portail est ouvert.
Nous l’ouvrons et nous accueillons une personne de l’ambassade d’Angleterre avec son
conjoint et leurs trois enfants, des jeunes de 17 à 22 ans environ. Seul, le père parle un français hésitant, ce qui me conduit à réveiller mon anglais inutilisé depuis plusieurs années !
Anne mène la visite. Nous passons au-dessus des vergers de pommiers (n’oubliez pas que nous sommes en montagne), pour rejoindre le cimetière où reposent les moines
Jean-Marie commence toujours par là pour « rendre visite aux
absents ».
Nous gagnons ensuite une salle où sont exposés quelques documents, quelques photos, des
objets anciens et les produits mis en vente au profit du monastère : confitures, cartes postales, etc. Puis nous remontons vers l’hôtellerie avant de visiter successivement la chapelle, le
cloître et une ou deux pièces du monastère. Bien sûr, tout au long de la visite, nous donnons les explications correspondantes et nous essayons de répondre aux questions.
Nous n’avions pas terminé la visite quand s’annonce un nouveau groupe. Anne est restée avec
les Anglais qui repartent vers 12h ; ils n’ont pas apporté de pique-nique… dommage ! Car nous savons déjà que le temps du repas est souvent une occasion d’échange très sympa avec nos
visiteurs.
Hubert a accueilli les autres arrivants : deux
Algériens, une Néerlandaise, une Française et un jeune garçon français de 12 ans environ. C’est en fait un médecin de Médéa qui reçoit chez lui pour quelques jours une famille
néerlando-algérienne installée en France avec son fils, et une amie française de cette famille.
Ce médecin a travaillé avec frère Luc. Il en parle avec chaleur. Il venait apprendre auprès
de lui. Il nous explique aussi qu’il a participé à la mise en place du toit sur la chapelle et peut ainsi nous donner des précisions. Nous prenons le repas avec eux dans la salle de l’hôtellerie.
L’amitié heureusement réchauffe cette salle frigorifiée mais qui nous évite de pique-niquer dehors en cette saison !
Après leur départ nous rangeons l’hôtellerie et nous nous occupons de notre
lessive.
Voilà une autre visite : Deux Français arrivés sur Alger hier et repartant le soir même
dans un autre secteur de l’Algérie… Ils ont vu le film et tiennent à découvrir Tibhirine ; leur ami algérien qui les a amenés dans son taxi est déjà venu plusieurs fois. Leur surprise est de
voir à quel point le film, pourtant tourné au Maroc, est proche du lieu qu’ils visitent... Ils retrouvent la même paix, les arbres, le paysage ; ces visiteurs sont aussi frappés par les
odeurs qui nous entourent à 1 000 mètres d’altitude : eucalyptus, romarin, lavande, et, à leur
grande stupeur, ils découvrent plus loin mimosa et orangers ! A la fin de la visite, comme les visiteurs précédents, ils repartent avec des pots de confiture achetés sur
place.
Cf. photo tomates, oranges,figues,abricots.
Il reste aussi en ce moment pommes, coings, citrons. Les autres sont épuisées : nèfles, rhubarbe, quetsches, cerises)
Après leur départ, sur notre ordinateur, nous regardons un reportage sur les moines,
reportage qu’une religieuse nous avait prêtés sur DVD. Après la prière du soir (les vêpres), nous préparons notre dîner : soupe de légumes, chaussons à la ratatouille (héritage d’une visite
antérieure), fromage, yaourts.
Nous terminons la journée en regardant un des films que nos enfants nous avaient
soigneusement gravés sur disque dur externe avant notre départ pour l’Algérie.
Rassurez-vous, nous ne vous décrirons pas ainsi toutes nos journées à
venir !
Jeudi, nous terminerons la journée par une Eucharistie célébrée par Jean-Marie. ce n'est pas
rien de célébrer à trois sur ce haut lieu de prière monastique.