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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 14:30

 

A l’occasion de la venue de mon frère Benoit, nous avons revisité certains lieux.

Aujourd’hui redécouvrons avec vous le quartier du Sacré-Cœur (si cher à Hafida qui habite près de Rennes) et le quartier de la Grande Poste.

 

Le  quartier du Sacré-Cœur tient son nom d'une ancienne chapelle (de collège) aujourd'hui disparue. La cathédrale a été construite en 1956 et inaugurée comme cathédrale en 1962. (Cf. Histoire et maquettes ou plan, sur le site BabelOued Story)20120415--2--cathedrale-ext.--Copier-.JPG

 

Une des rues autour de la Cathédrale.

quartier-SC--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le nom est parfois réutilisé : Sacré-food ;  Sacré-net !

  IMGP0424-sacre-food--Copier-.JPG

IMGP0427-sacre-net--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A nos yeux,  l’extérieur rappelle une centrale nucléaire ! mais, c'est une tente de nomade : "Dieu a planté sa tente parmi nous". A l’intérieur, en se plaçant bien, on peut découvrir la forme d’un cœur ;20120415--9-coeur--Copier-.JPG autrement on retrouve la tente des nomades. ( Cf. photo dans l’article du 19 avril, intitulé "Jusqu'à Pâques")


 

 

 

 

 

 

 

 

Son clocher s'élève à 35 mètres au-dessus du sol

Clocher-SC--Copier-.JPG

 

 

 

Haut du clocher

haut-du-clocher--Copier--copie-1.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques vitraux aux symboles chrétiens.

vitrail colombe20120415--12--vitrail-colombe--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

vitrail poisson

20120415--14--vitrail-poisson--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De très beaux coffres berbères  servent d’autels.

Le principal est celui qui était dans la chapelle de Tibhirine jusqu’en 1996 (ci-dessous)

20120415--8--autel-Tibhirine--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un autre coffre berbère

20120415--10--coffre--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mosaïque (datée de l'année 324)

de la première basilique de Chlef

IMGP0439-labyrinthe-Tipaza--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En quittant le quartier du Sacré-Cœur, on descend sur l’artère principale d’Alger : « LA » rue Didouche Mourad avec ses commerces et ses beaux immeubles.

Cette rue se termine sur le quartier de la Grande Poste qui est un lieu assez incroyable de style

néo-mauresque, terminée en 1908.Grande-poste--Copier-.JPG

 

20120414--36--poste-bis--Copier-.JPG

20120414--35-entree-poste--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entrons à l'intérieur...20120414--30--vue-ensemble-poste--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sa coupole...

20120414--25-coupole--poste--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ses boîtes à lettres sont parmi les plus anciennes du monde.

20120414--27--boites-aux-lettres--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un des guichets

 

20120414--26-guichet--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

immeuble dans le quartier et détail de décoration

immeuble colimaçon IMGP0384 (Copier)

IMGP0399 éléphant (Copier)

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 14:41

Revenus de Tibhirine le mardi 3 avril avec Jean-Marie, nous sommes restés à Alger toute la fin de semaine pour vivre les célébrations de la semaine sainte dans des communautés chrétiennes.

20120415--5--cathedrale.JPG

 

tente-cathedrale--Copier-.JPG  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La cathédrale 

à l' extérieur . ... 

          la tente... à l'intérieur

 

Mercredi, c’était la messe chrismale, la messe qui commémore l’institution de l’Eucharistie. C’est aussi la célébration au cours de laquelle l’évêque consacre les huiles qui serviront pour les sacrements : baptême, confirmation, onction des malades, ordination. C’est aussi la célébration pendant laquelle les prêtres autour de l’évêque, et l’évêque lui-même, renouvellent leur engagement au service de l’Eglise à laquelle ils sont rattachés. Ils étaient trente ; presque au complet. Pour la plupart, ils appartiennent à des congrégations religieuses ou au diocèse de la Mission de France et ne sont donc pas "incardinés" dans le diocèse d’Alger. Cette messe a eu lieu dans la cathédrale (à l’acoustique contestable), avec la participation du nonce apostolique, Monseigneur Thomas Yeh Sheng-Nang, et de son secrétaire, Mgr Piotr Tarnawski.

Après la célébration, un repas buffet était servi dans une salle sous la cathédrale, ce qui nous a permis d'échanger avec quelques-uns que nous ne connaissions pas encore.

 

autel-hussein-dey--Copier-.JPG

Jeudi, nous sommes allés à Hussein Dey, un quartier à la périphérie d’Alger. Le curé, Jean Toussaint, nous avait invités à le rejoindre. La chapelle vient d’être rénovée. Sa beauté et sa sobriété lui donnent un charme particulier qui invite au recueillement. Nous avons apprécié la célébration qui nous a permis d’entrer dans une véritable prière personnelle et collective, marquée par la simplicité, la spontanéité et l’esprit de famille. Jean a profité du geste du lavement des pieds pour expliquer le signe du diaconat.         Ce fut pour nous un temps très fort.

bénitier hussein dey (Copier)

 

 

 

Le bénitier

 

Vendredi… Nous avons passé la matinée à remettre en état le jardin des jésuites. Nous avons pris le déjeuner avec eux, Christophe, Georges et Gabriel, avant de rejoindre une église plus emblématique : la basilique Notre-Dame d’Afrique !ND-d-Afrique--Copier-.JPG

 

Croix NDA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La célébration de la croix rassemblait la quasi-totalité des forces vives de l’Eglise catholique d’Alger, dans la mesure où presque toutes les paroisses de la ville s’étaient regroupées pour l’occasion. Nous y avons retrouvé une assemblée plus internationale. La spécificité de cette célébration sans consécration eucharistique justifiait une préparation très soignée ; elle renforçait la dimension universelle de la liturgie du vendredi saint.

 

Nous avons vécu la veillée pascale dans l’église d’Hydra.Hydra--Copier-.jpg

Malgré le "tri sélectif" opéré dans les textes proposés par la liturgie, la célébration a pris son temps dans un climat festif bien soutenu par une chorale subsaharienne très dansante et très dynamique. Nous avons eu la joie du baptême de "Trésor", petite fille congolaise de 1an, présentée par sa Maman "Aimée". Deux heures et demie après le début de la veillée, dans la joie de Pâques, nous nous sommes retrouvés pour partager un buffet "tiré des sacs".

 

  (photo prise le 11/02 ; l'église d'Hydra n'a que sa crypte  circulaire qui a été construite) 

 

 

Le dimanche, ce fut encore bien différent ! Pendant que les algériens reprenaient les activités habituelles du premier jour ouvré de leur semaine, nous nous sommes rassemblés dans la chapelle de la maison diocésaine pour une messe radiodiffusée à 8h30 ! Deux fois par an, à Pâques et à Noël, la radio algérienne retransmet en direct une messe catholique. Du côté de l’assemblée, la surprise réside dans le fait que, pour éviter tout bruit parasite, nous "participons" à la messe sans changer de position : nous restons assis du début à la fin, de l’entrée à la consécration, de l’Evangile au chant de sortie… 

 

20120407 (39) oeufs de PâquesEn fin de matinée, le jardin de la maison diocésaine a été envahi par les familles affiliées à l’Union des Français à l’Etranger (U.F.E.) Des parents ont animé des ateliers de maquillage et de dessin pendant que d’autres cachaient les œufs de Pâques un peu partout.

20120407 (42) - recherche oeufs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au coup d’envoi, dans la plus pure tradition familiale, les enfants se sont égaillés à la recherche des œufs sous une avalanche de clichés photographiques non moins traditionnels.

retour panier (Copier)

 

 

 20120407 (31) (Copier)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le repas de Pâques fut un vrai repas de fête. Nous ne pouvons en dévoiler le menu ni les boissons qui l’accompagnaient pour ne pas vous rendre jaloux. Mais nous avons félicité le « cordon bleu » qui avait consacré son temps, son énergie et son cœur à ces préparatifs.

repas pascal (Copier)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et nous ne sommes pas prêts d’oublier les moments chaleureux passés en compagnie de Christian, Jean-Pierre, Mariusz, Juba, Raphaël et Marie-Laure qui nous recevaient.

 

Alleluia !

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 17:04

Mercredi 4 avril, avant la messe chrismale prévue en fin d’après-midi à la cathédrale, nous avons visité le CIARA. Il s’agit d’un « Centre d’Initiatives et d’Activités de Recherches Appliquées », autrement dit, un établissement de formation professionnelle pour adultes.

On y enseigne notamment l’électricité, l’électronique et l’électrotechnique, le soudage, la plomberie, la gestion d’entreprise et l’informatique. On y apprend les techniques de communication, de développement personnel et de recherche d’emploi.

Ceux d’entre vous qui me connaissent savent que j’ai passé la plus grande partie de ma vie professionnelle à L’Association pour la Formation Professionnelle des Adultes en France (l’AFPA). Autant vous dire que nous étions très motivés pour visiter cet établissement créé et dirigé encore aujourd’hui par le Père Joseph, un Jésuite.

 P1020508--Copier-.JPG

Situé sur les hauteurs d’Alger, la grande bâtisse est l’ancien hospice des Petites sœurs des pauvres.

On y a une vue magnifique sur le quartier de Bâb-El-Oued en contrebas et la mer Méditerranée. P1020524--Copier-.JPG

 

 

 

 

 

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Nous avons circulé dans les ateliers en évitant de déranger les stagiaires en activité.

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La capacité d’accueil simultanée est d’une soixantaine de personnes qui peuvent loger sur place pendant la durée de leur formation.

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Voici un extrait des statuts de l’association et de son histoire : 

 « Le CIARA, est une association de droit algérien, à but non lucratif et à caractère non gouvernemental dont l'objet est d'aider les jeunes à trouver un premier emploi.

Ses membres fondateurs et ceux qui y activent sont des femmes et des hommes de différents horizons : universitaires, chercheurs, entrepreneurs et industriels, dont le but est d’aider les jeunes à trouver un travail.

1998 Création du CIARA : mise au point du programme d'appui à l'insertion professionnelle des jeunes diplômés.

2002 Lancement du programme AIP d'appui à l'insertion professionnelle en direction des jeunes ingénieurs électroniciens et électrotechniciens.

2004 Ouverture du programme AIP à l'attention de tous les jeunes diplômés à la recherche d'un premier emploi

2006 Lancement d'un programme PAM de formation en soudure et en plomberie pour les jeunes sortis du système scolaire.

2007 Lancement d’un stage pratique pour les diplômés d'économie et de gestion afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail. »

P1020522 (Copier)

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De nombreux formateurs sont d’anciens professionnels français à la retraite qui viennent pour de brefs séjours transmettre bénévolement leurs acquis et leur expérience.  Il y a actuellement 30 à 40 intervenants qui passent par l'association française AGIR pour être formateurs au CIARA. Si certains d’entre vous sont intéressés, qu’ils n’hésitent pas à proposer leur candidature !

P1020512 (Copier)

 

 

Merci à Gabriel qui nous a fait découvrir ce lieu, non mentionné comme touristique, mais très intéressant à visiter. Gabriel est un jeune jésuite français qui est reparti pour l'Irlande après 3 mois ici.

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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 15:12

Texte de notre intervention, lu à 2h du matin devant les jeunes réunis à Notre-Dame d’Afrique.Avec quelques-unes des photos qui accompagnaient le texte.

 

 " Nous sommes Anne et Hubert, mariés depuis 37 ans, parents et grands-parents. Nous sommes des volontaires français, venus cette année pour assurer l’accueil au monastère de Tibhirine. Certains d’entre vous connaissent ce monastère ou en ont entendu parler. Il se situe près de Médéa, à 100 km au sud d’Alger.

  Tibhirine--Copier-.JPG

 

En mars 1996, sept moines y ont été enlevés. Ils ont été tués deux mois plus tard. Personnellement, nous n’avons pas connu ces moines. Il y a encore en Algérie aujourd’hui bien des personnes qui les ont connus et qui pourraient vous en parler mieux que nous.  Ces sept moines ont été victimes de la violence qui a sévi en Algérie dans les années 90. Ils sont loin d’être les seuls. Mais, leur enlèvement et leur mort ont laissé un message qui marque  l’Eglise d’Algérie.

 

 

1-    Qu’est-ce qu’un moine trappiste ? à Tibhirine

 

La communauté de Tibhirine était une communauté de moines trappistes : ils suivaient la règle de saint Benoît . C’est une vie contemplative qui se résume par ces mots :  « Ora et Labora », ce qui signifie : « prie et travaille ».

Cette vie est  une manière de vivre l’évangile.

 3.-Communaute--Copier-.JPG

Les moines étaient  venus d'univers différents, avec chacun son histoire. Ils avaient fait le choix de venir vivre leur vie de prière à Tibhirine en Algérie.

 

Frère Christian était leur prieur (leur responsable) depuis 1984 4.-Christian--Copier-.JPG;

 

 

 

 

 

frère Christophe résumait ainsi leur choix de vie : "Notre mission d’Evangile, c’est de vivre la Bonne Nouvelle de la relation avec les musulmans "

 


Prie et  travaille . La prière


 La vie trappiste se caractérise par une vie volontairement menée à l’écart du monde afin de favoriser ce qui en constitue le cœur : la prière. Les moines se retrouvent sept fois par jour pour prier et chanter ensemble et pour célébrer l’Eucharistie ; Ils ont aussi des temps de prière silencieuse, de lecture de la Bible qui sont pour eux une façon de « prendre le temps de la rencontre avec Dieu ».

Chaque matin les moines se réunissent en chapitres  afin d'échanger les nouvelles, commenter l'actualité, se concerter et prendre des décisions en communauté. Cette vie de trappiste se vit ainsi dans les monastères du monde entier.


La vie à Tibhirine avait des particularités ; les moines étaient des priants parmi d’autres priants ; ils avaient fait le choix de vivre leur prière dans un monde musulman. Ils étaient, disaient-ils « dans la Maison de l’Islam ».  Et ils voulaient rejoindre Dieu dans sa Parole, mais aussi le reconnaitre présent dans ces autres frères priants que sont les musulmans.

   


Prie et  travaille . Le travail

La vie trappiste est aussi une vie de travail, 6 à 8 heures par jour ; un travail plutôt manuel. Les moines de Tibhirine vivaient de leur travail agricole : Frère Christophe était l'agriculteur du monastère et partait chaque matin travailler sur l’exploitation avec des algériens. Frère Paul organisait l’irrigation des cultures et assurait l’accueil à l’hôtellerie, frère Christian s’occupait des abeilles, Frère Amédée a donné des cours aux enfants du village avant d’aider Frère Luc.

8.-Medecin--Copier-.JPG


Luc était le cuisinier du monastère mais il était aussi médecin, il tenait une consultation médicale dans le dispensaire du monastère. Frère Luc a soigné gratuitement pendant cinquante ans à Tibhirine.  Il a beaucoup marqué les habitants de cette région.

 

 

Le partage

Avec la prière et le travail, le partage et l’hospitalité sont des maitres mots dans la vie à Tibhirine ; l’accueil de la Parole de vie est inséparable de l’accueil des vivants.

A l’hôtellerie, les moines assuraient l’accueil des chrétiens de l’Eglise d’Algérie qui avaient besoin de silence et de prière ; Dans le groupe du Ribât-el-Salam qui regroupait chrétiens et musulmans soufis ils vivaient un partage de vie et de prière.


Dans  la vie quotidienne, ils entretenaient de bonnes relations avec le voisinage, vivaient un partage de soucis et de joies mais aussi  le partage du matériel et même d’une salle de l’abbaye pour devenir la salle de prière qui manque au village. Ils participaient aux repas de fêtes musulmanes, comme la fin du ramadan. Les villageois eux, s’associaient aux grandes fêtes chrétiennes : un couscous réunissait bien souvent les moines et les habitants du village

10.-Christophe-Mohamed--Copier-.jpgLa vie monastique pratiquée par ces moines fut un véritable trait d’union entre les mondes musulman et chrétien.  Des Algériens souhaitèrent que des moines restent avec eux, parce que des liens d’amitié, de coopération et de solidarité s’étaient tissés Leur louange de  « priants parmi les priants de l’islam » reflétait confiance et communion.

 

La communauté de Tibhirine a traversé des périodes difficiles mais sa présence a toujours pu être sauvegardée jusque dans les années 90. Lorsqu’en 1992, une flambée de violence commence à embraser Alger, la vie continue autour du monastère avec des gestes de partage et de paix ; en 94 un groupe islamiste lance un ultimatum aux étrangers afin qu’ils quittent le pays et des croates sont assassinés tout près de Tibhirine ; La communauté est bouleversée et cherche quelle décision prendre : partir progressivement, partir tous ensemble, rester ?


Dans leur hésitation, Christian a dit à Mohammed, un habitant du village, « nous sommes comme l’oiseau sur la branche »  et Mohammed a répondu : « oui, mais l’oiseau c’est nous et la branche c’est vous ; si on coupe l’arbre, où l’oiseau va-t-il se poser ? ».
Les frères ont continué la vie monastique comme Marie au pied de la croix ; ils sont restés avec une « espérance à perte de vie » . Ils ont été enlevés en mars 1996 et tués le 21 mai 1996.

 

2-    Tibhirine aujourd’hui ?

 

Peut-être pouvons-nous rapprocher le vide qui règne aujourd’hui au monastère, du tombeau vide que les apôtres Pierre et Jean ont trouvé au matin de Pâques. En parlant de lui-même, Jean écrit qu’après avoir constaté que le tombeau était vide : « il vit et il crût ».


Tibhirine est actuellement un monastère vide mais, pour nous, il peut être un appel à croire. Ce monastère vide nous interroge. Il reste un signe pour chacun de nous. Ce que les moines y ont vécu, leur disparition même sur cette montagne nous interpelle.

P1010788--Copier-.JPG

 

 

 

 

Comme le Christ au matin de Pâques, les moines sont entrés dans une vie nouvelle. Ce qu’ils ont vécu peut être source de vie pour chacun de nous, c’est l’espérance d’entrer dans une vie nouvelle dès maintenant. C’est le rappel du matin de Pâques tous les jours.


 

 

Nous pouvons relever quelques-uns des signes qu’ils nous ont laissés :

 

Ils nous ont laissé le signe de la fraternité : ils avaient fait le choix de vivre en communauté pour prier , pour travailler pour accueillir ; dans une période difficile, ils ont su s’écouter, s’interpeller ; ils ont prié ensemble avant de prendre des décisions ; ils se sont attendus, attentifs au cheminement de chacun ; ils ont été de vrais frères les uns pour les autres. Ils ont été frères de ceux qui vivaient autour d’eux en les écoutant et en les accompagnant dans ces temps de souffrance ; c’est en communauté qu’ils ont pris cette décision personnelle et commune : demeurer à Tibhirine quoiqu’il arrive. Ils ont vécu la fraternité jusqu’au bout.

 

Ils nous ont laissé le signe de la paix

Par leur vie de partage en Algérie auprès de  musulmans,  ces frères ont manifesté que la paix entre les peuples est un don de Dieu et qu’il revient aux croyants de vivre ce don ici et maintenant par le respect mutuel, l’accueil de l’autre dans sa différence, le partage du quotidien de la vie avec ses joies et ses peines. Avant d’être signes pour nous, ils ont été signes pour leurs voisins «  témoins d’une paix et d’une fraternité possibles, par la grâce de Dieu, à travers leurs diversités ».

 

Ils nous ont laissé le signe de la prière

Les visiteurs de Tibhirine découvrent souvent avec étonnement que ces frères trappistes se retrouvaient 7 fois par jour pour prier ensemble. Pour eux, l’appel à la prière était prioritaire Et, dans ce contexte de violence, ils se sont tournés vers Dieu. Ils ont pris le livre de la Parole de Dieu quand d’autres ont pris les armes : « Seigneur viens à notre aide, Seigneur à notre secours ».

 

Ils nous ont laissé le signe du pardon

Aujourd’hui encore, ils nous invitent à nous nourrir de la Parole de Dieu, à nous laisser transformer par la prière jusqu’au pardon possible. Dans son testament, écrit à l’avance, le frère Christian a souhaité pardonner à celui qui pourrait l’avoir tué. Après la mort des moines, ce testament a fait le tour du monde. Il porte à la connaissance de tous l’esprit d’amour qui a traversé cette petite communauté enfouie dans un coin perdu d’Algérie.

 

Ils nous ont laissé un signe de fidélité

Les trappistes s’engagent à vivre toute leur vie sur le même lieu ; frère Christian le disait ainsi :  « C’est une grande joie inaltérable, avec la certitude que Dieu nous a appelés non seulement à vive la vie monastique mais à la vivre ici à Tibhirine… »

Frère Christophe dit : « On habite ensemble une terre d’espérance. On la travaille. On y vit. On y prie. On y demeure jusqu’à l’heure de mourir. Ensemble on habite ta main. De ce bonheur ouvert, qui pourrait nous déloger ? ».

Chacun de nous est invité à découvrir à quelle fidélité il est appelé et comment il peut la vivre avec bonheur dans la main de Dieu.

 

Il nous ont laissé le signe de la Visitation

Cette communauté de Tibhirine souhaitait être un signe de Visitation à la manière de Marie, rendant visite à Elisabeth. Les moines voulaient vivre continuellement dans l’attitude de Marie au moment où elle arrive chez sa cousine : aller au devant de l’autre, être attentif à ses besoins pour lui rendre service et lui communiquer sa joie d’une bonne nouvelle à partager. Christian de Chergé, le prieur du monastère, l’a fort bien exprimé dans un petit texte dont nous allons lire des extraits en forme de conclusion :

Tableau du peintre Arcabas

19.-Visitation--arcabas--Copier-.jpg

 

« J’imagine assez bien que nous sommes dans cette situation de Marie qui va voir sa cousine Elisabeth et qui porte en elle un secret vivant qui est encore celui que nous pouvons porter nous-mêmes, une Bonne Nouvelle vivante.

[…] Et elle ne doit pas savoir comment s’y prendre pour livrer ce secret. Va-t-elle dire quelque chose à Elisabeth ? Peut-elle le dire ? Comment le dire ? Comment s’y prendre ? Faut-il le cacher ?

 

Il en est ainsi de notre Eglise qui porte en elle une Bonne Nouvelle – et notre Eglise c’est chacun de nous – et nous sommes venus un peu comme Marie, d’abord pour rendre service (finalement c’est sa première ambition) … mais aussi, en portant cette Bonne Nouvelle ;

Nous ne savons comment nous allons nous y prendre pour la dire... Mais nous savons que ceux que nous sommes venus rencontrer, ils sont un peu comme Elisabeth, ils sont porteurs d’un message qui vient de Dieu. »

 

 

 

   
 

Pour préparer cette présentation, nous nous sommes inspirés d’un petit livret intitulé « Tibhirine-La fraternité jusqu’au bout » aux éditions du Signe de Mgr Henri Tessier et Marie-Dominique Minassian ; paru en 2012 ; 38 pages.

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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 10:41

J.A.J. ? Journées Algériennes de la Jeunesse… Cela s’inscrit évidemment dans la continuité des J.M.J. (Journées mondiales de la Jeunesse). C’est la première fois qu’un tel rassemblement est proposé en Algérie. Cet événement a été organisé dans la Basilique Notre-Dame d’Afrique et dans les jardins contigus de la maison des Sœurs Franciscaines et de la Nonciature.Badge-JAJ--Copier-.JPG

 

Le badge des JAJ avec Notre-Dame d'Afrique

recto et verso


450 – 100 + 50 = ….     C’est approximativement le nombre final des participants.

450 inscrits. 100 défections. 50 arrivées non prévues. Tous des jeunes de 20 à 35 ans, presque uniquement des étudiants subsahariens, c'est-à-dire originaires de divers pays d’Afrique Noire. Dans le cadre d’accords internationaux, l’Algérie reçoit en effet beaucoup d’étudiants boursiers qui viennent suivre des cours en français  dans de nombreuses universités du pays.

 

En fait, les « Journées » du 29 et du 30 mars encadraient un programme essentiellement nocturne puisque les jeunes ont passé une nuit totalement blanche. La rencontre était axée sur une exhortation de Saint Paul dans sa lettre aux chrétiens de Philippe :

« Soyez toujours dans la joie » (Ph 4, 4)Acueil--Copier-.JPG

 

Mgr Bader, Bernard le curé de N-D d'Afrique et Jean-Paul aumônier des étudiants et grand organisateur des JAJ.

 

 

L'assemblée des jeunes

Assemblée (Copier)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y avait des activités et stands organisés l'après-midi dans les jardins ; vers 18h , tous se sont dirigés vers la Basilique.  Après l’accueil, la prière et les chants d’entrée, chacun des quatre diocèses du pays (Constantine – Ghardaïa – Oran – Alger) a fait l’objet d’une présentation. 


Puis, un dîner pique-nique fourni par les organisateurs a été pris en plein air dans les jardins,il faisait déjà nuit.Distrib-Picnic--Copier-.JPG Dîner (Copier)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Venait après le temps des catéchèses sur la joie de croire, les couleurs des écharpes ont permis une dispersion facile en quatre  groupes. 


Ici Mgr paul Desfarges a été très écouté et questionné par les jeunes.

Catéchèse (Copier)

 

 

 


A nouveau regroupés dans la Basilique, les jeunes ont vécu un long temps d’adoration entrecoupé de chants de sources et de langues diverses à la manière des soirées de Taizé. Le recueillement et le silence qui ont accompagné cette prière nous ont impressionnés par leur intensité.


Les jeunes ont ensuite écouté et regardé la présentation de personnes qui ont marqué la vie chrétienne en Algérie : Saint Augustin, Charles de Foucauld, le Cardinal Lavigerie, les moines de Tibhirine et Saint François d’Assise. La vie de Saint Augustin a été résumée dans un sketch ,joué avec dynamisme, par des étudiants tandis que les autres exposés étaient  accompagnés de projections sur grand écran.

Nous avions été sollicités pour présenter les moines de Tibhirine…hubert et anne (Copier)

Si cela vous intéresse, vous pourrez trouver le contenu de notre présentation dans l’article suivant.


Nous  avons terminé vers deux heures trente du matin ! et, après avoir écouté la présentation sur St François, nous avons fait le choix de prendre un peu de repos.

Pendant notre sommeil, un carrefour a été consacré à « La mission de l’Eglise en Algérie ».


Puis quatre étudiants (un de chaque diocèse) ont partagé sur le thème suivant :

« Mes joies en Algérie… la joie de la rencontre de l’autre différent. »

Début Rameaux (Copier)

 

 

 

Rameaux (Copier)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après un petit déjeuner très matinal à partir de 6 heures, les évêques et les prêtres ont concélébré une eucharistie festive à laquelle sont venus se joindre les catholiques d'Alger qui le souhaitaient.

Animatrice (Copier)

De la joie ? Oui, il y en avait à revendre ! Comme savent l’exprimer de nombreux africains au son de la musique et au rythme des tams-tams ! C'était une grand messe africaine qui a pris son temps et qui s'est teminée dans les chants et danses-farandoles autour de l'autel.

Danse (Copier)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce fut une fête de Rameaux très joyeuse.

Mgr Bader (Copier)

 

 

 

Foulard JAJ (Copier)

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 10:00

Samedi à 6 heures, nous sommes allés à la gare des Caroubiers à Alger d’où partent les bus à destination de tous les points de l’Algérie. A 8h30, nous sommes arrivés à « la gare multimodale » de Tizi-Ouzou en Kabylie, ainsi nommée parce qu’elle est à la fois terminus des bus et des taxis et gare ferroviaire.

Guy, jeune Père Blanc, originaire du Burkina-Faso, est venu nous y chercher en voiture.

La ville de Tizi-Ouzou est une ville caractérisée par la régularité de ses rues parallèles et perpendiculaires, ce qui rend l’orientation plus facile. Nous y avons vu les cigognes et leurs grands nids.   

La cité des 2000P1020223 (Copier)

 

 

 

Le centre ville n’est pas très original mais curieusement, nous nous sentons moins dépaysés, même si les costumes traditionnels colorés portés par quelques femmes donnent çà et là une touche d’exotisme local. Juste assez pour nous rappeler que nous sommes en Kabylie !

 

 C'est une ville où il y a 50 000 étudiants dont un grand nombre fréquente la bibliothèque des Pères Blancs.

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Bibliothèque

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la messe dominicale, célébrée ici le samedi, nous sommes allés « rendre visite » aux Pères blancs assassinés en 1994.

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P1020215 tombe (Copier)

 


 

 

 

 

 

 

 

 

Après le déjeuner chez les sœurs salésiennes, nous avons visité leur atelier de couture et de macramé.Atelier (Copier)

Coeur (Copier)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’après-midi, nous nous sommes éloignés de la ville. Nous avons pris en voiture une route qui serpente un peu en montagne et passe d’abord auprès, puis au-dessus, d’un grand lac. Fermée par un grand barrage de 76m de haut : le barrage de Taksebt, cette réserve sert à l’alimentation des villes en eau. Le point de vue y est magnifique…P1020231 (Copier)

P1020236 (Copier)

 

Puis, à Larbaa Nath Iraten, nous avons visité un atelier de couture et de broderie artisanale. Cet atelier est aussi un centre de formation professionnelle qui permet à des femmes d’acquérir une qualification validée par les pouvoirs publics. Comme nous étions samedi, les « stagiaires » n’étaient pas là, mais nous avons pu visiter l’établissement et admirer quelques ouvrages réalisés pendant la formation pour répondre à des commandes.P1020241 (Copier) L’équipement en machines à  laver, à coudre, à repasser, etc. et en matériel pédagogique pour enseigner la technologie est assez complet. La directrice, Soeur Elisabeth, est passionnée par son métier mais, à l’approche de sa retraite, elle aimerait avoir une relève pour reprendre et prolonger son activité.

Dimanche matin, nous avons flâné dans le centre artisanal de la ville. Nous y avons vu des tisserandes en pleine action…

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