Dans l’article intitulé « La chapelle » en date du 9 novembre dernier, nous avons fait appel à vos suggestions pour comprendre l’un des quatre médaillons qui entourent Marie sur un vitrail.
Tout d’abord, précisons que ce médaillon est rigoureusement de la même dimension que les trois autres. C’est seulement pour en faciliter la lecture que nous l’avons « grossi » !
Voici des propositions que nous avons découvertes dans vos commentaires, relevées par mail ou entendues au cours des visites sur place.
Propositions :
Pour le vitrail je vois deux arbres mêlant leurs branches.... Bonne semaine.
Marie-Mad (11 novembre)
La porte étroite par laquelle il est difficile de rentrer pour accéder au royaume et le bras de l'homme qui élève sa prière vers Marie (que je vois au-dessus de la porte) pour qu'elle l'aide à rentrer ?
Bérengère (12 novembre)
La cathédrale de J. Rodin
Après une nuit de réflexion (rassurez-vous, j'ai dormi quand même), je suggère :
- deux mains entremêlées… mais il y a beaucoup trop de doigts.
- deux plantes - style algue ou qui pourraient ressembler à des plantes que vous voyez là-bas.
Merci pour le remue-méninges... espérant connaître un jour la bonne réponse.
Brigitte (12 novembre)
Possibilité : sauterelle ? épis de blé ? tête d'aigle ? ou de serpent ?
je cherche... je cherche...
beaucoup de possible en imaginaire ! Est-ce bien représentatif ?
Attendons la réponse !
Marie (12 novembre)
Photo extraite du site Wikipedia
Je propose :
- une girafe qui passe devant une hutte ou le pied d'une tour
- le museau d'un animal blanc qui boit de l'eau
et j'avoue ne même pas réussir à voir ce que les précédents
commentateurs ont imaginé. Comment ont-ils pu voir ça ?
Ce vitrail n'est pas très explicite. J'attends avec impatience votre
réponse.
Matthieu (12 novembre)
Il est bien difficile de “lire” le motif lui-même ; je penserais à une source (le Cœur du Christ) ? Mais sans aucune certitude !
Il faudrait être devant le vitrail pour en ressentir la facture.
Comme il est plus grand que les autres, on l’impression qu’il n’est pas de la même
“main”, mais c’est sans doute une illusion.
Père Etienne
Abbaye de Bellefontaine (13 novembre)
Je me demande si ce n'est pas la (mauvaise) représentation d'une gerbe de blé ? Le jaune
représenterait le lien de la gerbe ? Sous toute réserve...
Père Jean-Claude
Abbaye de Citeaux (14 novembre)
En le regardant encore et encore, ce vitrail pourrait-il représenter le tombeau vide, au matin de Pâques, de la Résurrection ? Il fait partie des 4 qui
entourent le vitrail de la Vierge (en bas à droite). Il me semble voir une construction de pierres, il y a une ouverture en bas, peut-être une pierre ronde en bas à gauche (deux morceaux de
vitrail côte à côte donnant une forme arrondie), et sur le côté droit de l'ouverture et vers le haut, ce trait de lumière, et comme deux silhouettes, l'une soulevant l'autre : Le Père arrachant
son Fils au séjour des morts... ?
Ce n'est qu'une suggestion.
Michelle (15 novembre)
Je vois deux mains jointes mais la couleur jaune me laisse perplexe.
Elisabeth. (15 novembre)
Photo extraite du site Wikipedia
Pas facile ! La partie jaune fait penser peut-être à un criquet ou une sauterelle pour rappeler ce que Jean-Baptiste mangeait dans le désert ? Aurons- nous une réponse ?
M-Thérèse (21 novembre)
Des visiteurs ont proposé :
Le rocher de Moïse : Moïse frappe avec un bâton et il en coule de l’eau.
Une femme voilée portant un enfant.
La porte étroite.
Une source d’eau.
Une girafe.
Deux personnes qui s'enlacent
La pierre roulée du tombeau vide
Le signe de Jonas
Nous pensons finalement que la « bonne réponse » est celle que nous avons reçue le 14 novembre dans le message suivant :
"De retour du Cameroun, je découvre vos messages.
Le quatrième médaillon entourant la Vierge dans la chapelle de Tibhirine est un pélican stylisé (en train de se piquer la poitrine) : j’ai eu la confirmation de
Père Roland qui a vécu plusieurs années à Tibhirine. C’est, avec l’agneau, le poisson et l’abeille, un symbole christologique: on pensait dans l’Antiquité
que le pélican se piquait avec son bec pour nourrir ses petits de son sang.
Voilà pourquoi il est devenu un des symboles du Christ.
Bien fraternellement et en grande communion avec tous,
Fr. Éric (Père abbé de l’abbaye d’Aiguebelle.)
Bien que nous ayons personnellement beaucoup de mal à voir un pélican dans ce médaillon, nous pensons qu’il est logique de trouver un quatrième animal dans cet ensemble. Et nous considérons, sauf rectificatif ultérieur avec preuve à l’appui, que c’est la solution de l’énigme.
Le pélican nourrissant ses trois petits au nid est un symbole christique.
Symbole qu'on retrouve au sommet de la cathédrale de Bourges, par exemple. La mère pélican, lorsqu'elle manque de nourriture pour ses enfants, se déchire la poitrine de sorte que des gouttes de son sang nourrissent ses enfants. C'est donc l'image du Christ le jour de la Crucifixion. Si le coq est l'emblème du Christ ressuscité, le pélican est alors l'emblème du Christ eucharistique.
Une ancienne chapelle d'Alger a des vitraux de même type et nous retrouvons dans ces vitraux l'agneau, le pélican et le coq... Ces vitraux sont plus clairs dans leur dessin.
Vitraux de l'église deBordj El Kifan et de la salle de travail des Salésiennes près d'Alger
On trouve le pélican dans de nombreux vitraux, sur des portes de tabernacles, dans des sculptures sur bois ou des chapiteaux... voici quelques exemples repris sur
le net.
Pour aller plus loin dans cette énigme : si quelqu'un peut nous dessiner ce pélican et nous montrer dans quelle position il est , cela nous aiderait à bien le voir - pour nous, nous voyons le bec et la plaie orangée... mais la tête et les ailes restent un mystère !