Depuis huit jours, le diocèse a mis une voiture à notre disposition. Il s'agit de la voiture d'un prêtre âgé qui ne souhaite plus conduire. Nous voilà donc les utilisateurs d'une voiture "Suzuki", de modèle "Maruti" ! Elle n'a que 14 000 Km au compteur. Nous l'avons inaugurée le lundi 7 mai, en suivant Jean-Marie dans les gorges de la Chiffa jusqu'à Tibhirine.
Du coup, samedi et dimanche, au lieu de prendre un taxi comme prévu, nous l’avons utilisée pour nous rendre à Tiaret, ville célèbre pour sa « jumenterie » et son élevage de chevaux. Nous étions avec Yves et Nicole, de Troyes, venus passer deux semaines à Tibhirine pour participer à l’entretien du monastère.
Après quatre heures et demie de route (en bleu sur la carte), via Khemis-Miliana, Theniet El-Had et Tissemsilt, nous avons trouvé sans encombre le centre culturel français où résident trois capucins. Dominique était absent, mais nous avons été chaleureusement reçus par Hubert et René.
Après un déjeuner-couscous, nous avons participé à la messe dominicale à 15 heures. Hubert, le capucin, comptait sur Hubert, le diacre, pour assurer l’homélie ! Quelques minutes d’échanges à plusieurs sur les textes du dimanche nous ont permis de proposer une réflexion aux étudiants sub-sahariens qui ont participé à l’eucharistie. Nous avons d’ailleurs admiré à quel point, cette petite communauté prend entièrement en charge la préparation matérielle de la célébration et son animation. Transformant la salle de ping-pong en salle de prière, de chant et de musique…
Bien entendu, à l’issue de la messe, la salle a retrouvé son aspect précédent et Hubert, le sportif, a proposé un « challenge » aux adeptes du tennis de table. Leur pratique régulière n’a pas eu raison de son expérience, mais l’ambiance était à son comble !
Dîner au jardin pour profiter de la fraîcheur vespérale…
Dimanche matin, après une virée dans un jardin public qui domine la ville,
du parc vers côté plateau
nous sommes allés à une trentaine de kilomètres de Tiaret.
Sur un site qui en comptait une bonne douzaine, nous avons visité un « djeddar », sorte de mini pyramide, mausolée familial à plusieurs chambres funéraires.
Nous y avons circulé à la lueur des bougies et des lampes électriques, en baissant la tête sous les portes. Nous avons admiré les dessins gravés dans les pierres séculaires.
Pour regagner Tiaret, nous avons emprunté une route touristique… Elle longe un oued où l’eau coule en cascades successives entre les rochers. Nous avons vu des jeunes s’y baigner !
Puis la route traverse Tagdempt, ancienne ville romaine où l’on trouve encore des ruines.
Ensuite, elle longe quelque peu l’ancienne voie ferrée…
Après le déjeuner, nous avons pris le temps de nous ravitailler en fruits et légumes sur un marché à la sortie de Tiaret et nous sommes rentrés à Tibhirine « par un autre chemin… » (en vert sur la carte). Hamadia, Khsar El Boukhari, Berrouaghia, etc. Le paysage y était très différent de celui de l’aller : de grands espaces à perte de vue sur un immense plateau encore vert. Nous avons croisé de très nombreux troupeaux de moutons et de chèvres, chacun avec son berger.
Yves a entrepris de compter les moutons. Devinez le résultat : il s’est endormi !
Nous avons traversé des zones de travaux gigantesques pour l’élargissement à quatre voies de la route nationale n°1 qui traverse l’Algérie du nord au sud. Notamment la création d’une ville nouvelle autour d’un immense plan d’eau, à l’intersection de la RN40 et de la RN1.
C’est vers 19 heures que nous sommes finalement arrivés au monastère.