Mi-décembre : Cap à l’Ouest sans passer par Alger !
De Médéa à Khemis Miliana puis Chleff, nous sommes allés en voiture jusqu’à Ténès…
312 kilomètres. 3h30 de voiture.
Il faut dire qu’une bonne partie du trajet se fait par autoroute.
Ténès est coincée entre montagne et mer et il faut se glisser dans les gorges de l’oued Ouallala pour y accéder.
Nous étions attendus par Jeanne et Monique. Elles sont religieuses,« filles de la charité » et nous ont reçus royalement !
Avec un ami des soeurs, nous avons découvert un site archéologique du vieux Ténès, à la recherche de fragments de poteries anciennes au milieu des iris en fleurs.
Nous y avons admiré les vestiges de contructions fortifiées...
et un pont romain dans le bas de la vallée.
A gauche la vallée avec le pont romain
Au-dessous, le pont d'un peu plus près...
En resdescendant, nous sommes passés près d'une des plus anciennes mosquées d'Algérie.
L'intérieur de la mosquée...
près d'une vieille porte de l'ancienne ville...
Porte de la mer, modifiée à l'époque turque...
Nous avons pris le temps de la prière dans l'oratoire des soeurs.
Avec Jean Toussaint, qui a fait escale sur son trajet entre Oran et Alger, nous avons célébré l'Eucharistie. Nous avons aussi
partagé un repas avec lui.
Nous avons encore fait des escapades en montagne et sur les bords de mer... Paradoxalement, la montagne était une vraie promenade et la mer une véritable escalade... dans les rochers !
Nous avons aussi effectué une cueillette de citrons dans le jardin des soeurs...
soit en grimpant dans l'arbre...
soit à l'aide d'un outil conçu exprès...
Une boîte
de conserve
dont les bords
découpés
font office
de couteau.
La boîte est
emmanchée
au bout
d'une perche...
Ballade auprès du port...
En soirée sur le front de mer...
Somme toute, un week-end chaleureux et émouvant dont nous garderons un souvenir inoubliable et qui nous donnerait bien l’envie de revenir à Ténès !
Il y a quelque temps déjà, une religieuse, sœur Rosita, "Fille de la charité" (alias sœur de Saint Vincent de Paul), a sollicité une aide ponctuelle. Elle est responsable d’un « lieu d’accueil » dans le quartier de Bordj el Kiffan,dans la banlieue d’Alger.
Dans ce « Centre Amitié Culture » (c’est le nom donné à ce lieu), sont organisés des cours de soutien pour des jeunes algériens en difficulté scolaire. On y rencontre aussi des étudiants étrangers à la recherche de perfectionnement en français parce que l’enseignement universitaire est dispensé dans cette langue.
Sœur Rosita souhaite organiser trois journées de séminaire avec les jeunes enseignants pour voir avec eux quelles méthodes pédagogiques adopter et ainsi mieux répondre aux besoins de leurs « élèves ». Nous sommes donc allés pour faire leur connaissance, les écouter et prévoir un programme qui corresponde à leurs attentes.
En attendant le début de la réunion,
notre psychologue "trône" !
Les enseignants sont des jeunes, algériens ou originaires d’Afrique noire, étudiants ou en activité professionnelle, qui assurent les cours plus ou moins bénévolement : Français, mathématiques, anglais, histoire-géo, sciences naturelles, informatique, etc.
Gabriella, religieuse italienne, psychologue de formation, accompagne les jeunes qui fréquentent ce lieu de soutien et rencontre occasionnellement des parents.
Cours d'anglais
Lieu d'accueil des parents et d'accès aux salles de cours
Un anniversaire pour le couple qui assure le gardiennage du centre a été fêté dans la joie.
Ce déplacement nous a permis de découvrir un nouvel espace de solidarité qui est aussi un lieu paroissial où se rassemble chaque semaine la petite communauté locale.
Instruments de musique au repos...
Dans ces lieux, nous avons découvert un tableau de Jean Olivier Héron, tableau symbolique d'une coexistence qui peut construire la paix..
Lorsque nous faisons visiter le monastère de Tibhirine, nous retraçons rapidement l’histoire des lieux : création du domaine par une famille dans les années 1860, construction d’une maison et d’un chais pour emmagasiner le raisin récolté sur les 375 hectares de vignes, acquisition de la propriété par les moines en 1938, etc.
Mais nous essayons aussi de retracer les grandes lignes de l’histoire des trappistes en Algérie : leur installation en 1830 à Staouëli sur 1020 hectares de marécage à mettre en valeur ;
la cession de leur domaine en 1904 à la famille Borgeaud à cause de la loi française sur la séparation de l’Eglise et de l’état ; leur départ la même année (à l’exception du Père François qui attendra trente ans le retour des moines) ;
leur retour en 1934 à Benchicao, non loin de Médéa ;
Leur implantation à Tibhirine le 7 mars 1938.
Mais nous ne connaissions pas Staouëli !
Lacune désormais comblée.
Nous avons profité d’un dimanche relativement libre pour faire un saut de 15 kilomètres vers l’Ouest d’Alger.
Avec les quelques indications dont nous disposions
entrée principale
en 1900
Gravure à gauche
carte postale à droite
et le regard perspicace d’Anne, nous avons repéré et identifié ce qui fut le premier monastère cistercien en Algérie.
Au fronton de la porte, il est écrit
en latin "JANUA COELI"
ce qui signifie "Porte du ciel"
Il n’est plus sur Staouëli ! Ce n’est pas qu’il se soit déplacé. Non, c’est qu’une nouvelle commune a été créée . Maintenant les ruines de cet ensemble se trouvent sur Bouchaoui.
Visitons le site ensemble…
Vous n’aurez pas, comme nous, la chance d’avoir une dizaine de guides bénévoles spontanés qui se sont relayés pour nous faire découvrir tout ce qu’il était possible de voir !
Slimi, Hubert et Nabil..
L'entrée en 1900
Ce qu'on en voit aujourd'hui...
La grille d'entrée et la maison de la famille Borgeaud
Escalier vers le cimetière
Pigeonnier du jardin Un autre pigeonnier
Mausolée
La plaque funéraire
du premier abbé
de Staouëli
est maintenant
à Tibhirine.
Texte écrit
"Si la vie nous fut dure
La mort nous a été bien douce"
Après cette visite ensoleillée à laquelle chacun de nos guides successifs a apporté sa touche personnelle (accès au jardin, recherche d'un ancien qui connaissait l'histoire, ouverture du cimetière, petit café au bistrot du coin, échange d'adresses mail, etc.), nous sommes revenus à Tibhirine.
Il nous reste encore à découvrir Benchicao où nous attend le directeur de "l'Assistance" qui était venu en visite à Tibhirine. "L'Assistance" est le nom d'un lieu où les moines ont vécu.
Ainsi nous aurons progressé dans notre connaissance de l’histoire cistercienne en Algérie.
Et puis, pourquoi pas, ultérieurement, les monastères marocains : Fès et Midelt, sans oublier le lieu de tournage du film « Des hommes et des dieux » : Toummiline.
Avec un peu de chance, nous retrouverons peut-être frère Jean-Pierre qui vit maintenant à Midelt et dont vous pouvez lire le dernier témoignage dans le livre de Nicolas Ballet « L’esprit de Tibhirine », paru en 2012 aux éditions du Seuil.
P.S. Pour en savoir davantage
http://www.piednoir.net/staoueli/histoire/bouchaoui.html
ou bien
https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Notre-Dame_de_Staou%C3%ABli
Comme l'Algérie qui a célébré cette année le cinquantenaire de son indépendance, la Caritas a fêté cette année le cinquantenaire de son existence dans le pays.
A cette occasion, elle a invité des représentants de la Caritas Internationalis et de diverses Caritas de la région MONA (Moyen Orient et Nord Afrique) et d’Europe. Nous avons été sollicités pour accueillir et accompagner ces délégués sur différents lieux où intervient la Caritas d’Algérie.
Service rattaché à l’Association Diocésaine d’Algérie, la Caritas soutient en divers points du territoire des actions en faveur des femmes, des jeunes, des personnes handicapées et des migrants.
La Promotion Féminine compte plusieurs initiatives dans le diocèse : les ateliers d’artisanat, la publication d’une revue par et pour des femmes, la formation complémentaire pour les éducatrices des jardins d’enfants.
Les ateliers d’artisanat permettent de regrouper plusieurs femmes, même de différentes nationalités, afin d’exprimer leur talent, leur savoir faire et aussi leur joie. Les femmes apprennent aussi à avoir confiance en elles-mêmes et à retrouver leur propre dignité et leurs espoirs.
Les ateliers offrent à la fois un lieu de formation et un centre d’échanges, autant sur le plan professionnel que personnel. Cette valorisation apporte aussi aux femmes une certaine autonomie financière, car chacune peut tirer profit de ce qu’elle apprend et produit dans les ateliers.
La publication d’une revue bimestrielle « Hayat ». (en arabe et en français). Ce n’est pas seulement un magazine, mais aussi un moyen d’échange avec des femmes de toute l’Algérie, et même de l’étranger. La revue a développé un réseau de femmes motivées qui partagent les mêmes valeurs et le même idéal de famille et de société civile. A travers le courrier des lectrices, elle reçoit leurs confidences ; à travers les coins d’amitié, elle favorise les échanges entre elles ; à travers les rencontres des femmes relais, elle permet de s’engager pour l’épanouissement des femmes du pays ; à travers le travail de l’équipe de la rédaction, elle produit une dynamique du « donner et recevoir » qui enrichit chacune.
Les sessions de formation en pédagogie active et travaux manuels s’adresse à des éducatrices en exercice. Elles leur permettent de mieux comprendre le développement de l’enfant et la place des différentes activités dans son évolution. Les temps de formation sont aussi des temps de partage et de parole. Afin de renforcer l’équipe d’enseignantes, une formation pour formatrices a été mise en place. Prochainement va démarrer une session de formation d’auxiliaires de vie pour les personnes âgées.
Le soutien aux jeunes et aux enfants constitue un axe des activités réalisées par la Caritas à travers des associations partenaires, un foyer des jeunes ou encore des initiatives d’animation culturelle dans certains quartiers : Bab el Oued, la Casbah, Belcourt, etc.
Le soutien aux migrants est réalisé d’abord dans les hôpitaux, auprès des malades et des femmes enceintes, mais aussi à travers des cours de formation professionnelle pour adultes (électronique, informatique, etc.) ou un apprentissage aux techniques de couture, broderie, macramé, tissage, céramique, etc.
La Caritas est aussi présente dans les camps de réfugiés sahraouis où elle soutient la création de jardins familiaux.
Par ailleurs, un centre d’écoute et de partage pour les migrants a été mis en place dans un quartier d’Alger.
Les festivités de la semaine ont commencé par une opération « Portes ouvertes » le vendredi 23 à la Maison diocésaine d’Alger. Il s’agissait de faire découvrir ce qui se vit dans les différents lieux.
Il y avait une exposition-vente d’ouvrages réalisés par des femmes algériennes dans des ateliers proches de leur domicile, travaux rassemblés à Alger pour cette manifestation.
Evidemment cette expo avait nécessité quelques préparatifs la veille…
Au cœur de cette première journée, une messe a été célébrée avec la participation de tous ceux qui le souhaitaient. C’était aussi la messe dominicale avec ses habitués.
Le lendemain, assemblée
générale des membres de la Caritas dans la chapelle aménagée en salle de conférences.
Réunion le matin pour se présenter :
- les femmes et religieuses responsables des ateliers et centre d'accueil
- Mgr Bader et Mgr Rault avec Claudette Habesh, Palestinienne de Caritas Jérusalem
et à droite Joseph, du Liban, Caritas région Moyen Orient Nord Afrique
- Rosette venue du Liban, Caritas région MoyenOrient Nord Afrique
avec Claire Corvinot et Marc Laroche du Secours Catholique France
L’après-midi, à l’Institut Culturel Français, nous avons assisté à un spectacle de chants et à une pièce de théâtre « Jeunesse et Futur du Monde Arabe », présentés par de jeunes algériens bénévoles de l’association SOS Bab el Oued.
Les jours suivants ont été consacrés à des visites successives de lieux où se retrouvent :
· des jeunes pour leurs activités d’études (bibliothèques), de loisirs (club de musique, chant, photos, cinéma, etc.), ou d’échanges et d’entraide aux enfants du quartier.
·
des femmes pour s’initier ou se perfectionner à la pratique de la couture et de travaux manuels.
des migrants pour apprendre les langues ou se faire conseiller dans les formalités administratives.
Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de visiter des espaces d’accueil de personnes handicapées.
Du fait des distances, ce sont les lieux sur Alger, Tibhirine et Tizi-Ouzou qui ont été visités; la délégation n'a pas pu voir les lieux du Sud, de l'ouest ou l'est, mais ils étaient rendus présents par la responsable de la Caritas sud et les vicaires généraux ou évêques des diocèses.
Nous avons été émerveillés par l’écoute, la parole et la solidarité des gens qui fréquentent ces lieux et des bénévoles qui les accompagnent. Nous avons été témoins de l’entraide gratuite, de la générosité, bref d’une forme active de l’amour désintéressé en faveur des plus démunis.
Nous avons été touchés par l’échange qu’il y a entre tous ; ainsi dans le lieu des migrants chacun est invité à mettre ses connaissances au service des autres : cuisine, anglais, arabe, français, gym, visites à l’hôpital… La formule est : « et toi qu’apportes-tu ? » c’est l’entraide vécue à la lettre.
Nous avons vécu cette semaine en rejoignant constamment par la pensée, le cœur et la prière, la démarche « Diaconia 2013 » lancée par les évêques de France pour sensibiliser tous les croyants au « service du frère ».
Anne et Hubert Ploquin
VSI: Volontaires pour la solidarité internationale
partis avec la DCC :
Délégation catholique pour la coopération.
Mariés depuis 38 ans, nous avons 5 enfants
2 gendres et 2 belles-filles
12 petits-enfants...
la DCC, première association française d'envoi
de Volontaires de Solidarité Internationale.