A Alger, depuis le 1er juillet, nous suivons une session d’apprentissage de la langue arabe, à raison de quatre heures et demie par jour. Cette session se
déroule sur deux semaines.
Mais la première était amputée par le 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, jeudi 5 juillet, jour
férié bien sûr ! De ce fait, nous avons bénéficié d’un long week-end : mercredi après-midi, jeudi, vendredi et samedi ! Nous en avons profité pour répondre à la proposition de visiter la ville
d’Oran… Nous avons pris la route vers l’Ouest (trajet en vert clair sur la carte) à partir de 14 heures, mercredi, sous un soleil de plomb et une
température avoisinant les 40° !
Heureusement… autoroute tout du long. Mais attention ! Mieux vaut avoir fait le plein de carburant avant de partir car les stations sont quasi-inexistantes pour le
moment. Pas d’aires de repos non plus sur les 420 kms ! Ce qui n’est pas très commode pour les indispensables « escales techniques » que la nature nous impose parfois. Il faut donc se garer sur
la bande d’arrêt d’urgence, enjamber le muret qui borde l’autoroute et ne pas trop tarder. Nous avons constaté que les ponts fournissaient une ombre propice aux arrêts et qu’ils étaient,
pratiquement tous, utilisés à cet effet. Après cinq heures d’affilée, nous sommes arrivés à la maison diocésaine d’Oran, fourbus mais ravis de l’accueil chaleureux de Sœur Maisy et du Père
Thierry Becker.
Nous sommes enchantés de retrouver Thibault, Cécile, Basile et Georges (un jésuite d'Alger) qui nous avaient précédés de quelques heures. Nous faisons aussi la
connaissance de Charles, le papa de Nawel (Nawel habite Rennes) et de sa sœur :Tounzia avec ses trois enfants. La maison diocésaine s'appelle : « Centre Pierre Claverie » Thierry Becker nous fait
visiter la cathédrale où est enterré Mgr Pierre Claverie ; cathédrale qui a été rénovée et qui est pleine de lumière.
Nous découvrons aussi l’entrée de l’évêché. Qui donne aussi sur ce Centre diocésain.
Lieu chargé d'histoire !
Après un dîner en agréable compagnie, nous sommes descendus à pied sur le front de mer. Une foule attendait le début des festivités. Vers 22 heures, nous avons vu
un défilé folklorique et un spectacle de rue animés par diverses nationalités avec musique, costumes, danses, échasses, etc. Nous sommes rentrés nous coucher et, c’est vers minuit que nous avons
entendu les explosions d’un feu d’artifice. Au bruit, nous pouvons affirmer que c’était un probablement un spectacle grandiose !
Jeudi 5 juillet. Dans la matinée, nous empruntons la route de la corniche (en bleu sur la carte)
qui longe la mer vers l’ouest jusqu’à la plage de Madagh où nous nous baignons (plage proclamée la plus belle plage d’Oran en 2006) L’eau est chaude et claire. Les baigneurs sont très nombreux.
Parmi eux, quelques femmes entrent dans l’eau avec voiles et robes. La plage est surveillée : pas question de s’éloigner sans être rappelé par un coup de sifflet strident.
Pour pique-niquer, nous dénichons un endroit ombragé au sommet d’une colline avec vue sur mer. Pique-nique préparé avec soin par Maisy.
Puis nous remontons en voiture pour visiter différents quartiers
de la ville d’Oran, dont l’église St Louis (ancienne cathédrale, à l’abandon aujourd’hui).
Georges, qui a passé de longues années ici, nous évoque ses souvenirs des plages, des rues et de tout ce qu’il a fait ici. Il est heureux de retrouver les
lieux.
Nous montons à Notre-Dame de Santa Cruz. Une statue de la Vierge y a été élevée au moment de la grande épidémie de choléra qui a frappé Oran en 1849. L’ensemble est
magnifique et la vue superbe.
Petite histoire qui se raconte à propos de Santa Cruz : 1849 immense épidémie de choléra « quelle main serait assez puissante
pour terrasser le fléau . Il n’y avait plus d’espoir du coté de la terre. C’est alors seulement qu’on songea sérieusement à se tourner du coté du ciel . Dans ne réunion où l’on délibérait de
nouveau sur l’affreuse situation, le général Pélissier, avec sa rondeur restée proverbiale, s’adressant à l’abbé Suchet, vicaire général d’Alger : « Et alors, Monsieur l’abbé ? vous dormez ? Ne
sauriez-vous plus votre métier ? lui dit-il brusquement . Le choléra ? Nous n’y pouvons rien, ni vous ni moi, ni personne. Vous me demandez les moyens de l’arrêter ? je ne suis pas curé, et
pourtant c’est moi, Pélissier, qui vous le dis : faites des processions… Foutez-moi donc une vierge là-haut et elle se chargera de jeter le choléra à la mer » ….. des milliers de
fidèles ont fait cortège …… A peine la procession s’est-elle remise en marche que la pluie se déclare enfin et tombe en abondance ….. c’est le salut. Le fléau cesse et quelques jours après la
ville en est complètement délivrée. Extrait de « Le miracle de la pluie ».
Vue vers Mers el Kebir
Vue vers Oran
Le soir, nous dînons avec Thibault et Cécile chez Mickael, frère mariste australo-irlandais, responsable du Centre culturel universitaire de médecine à Oran. Il
nous a invités pour une soirée amicale et Maizy garde Basile qui dort au Centre diocésain.
Vendredi 6 juillet, direction Tlemcen (en orange). Au départ, halte à « Ma Maison », belle maison de retraite des
Petites Sœurs des pauvres d'Oran.
Dans la chapelle, deux statues ont été placées côte à côte d'une manière qui nous a
séduits !
En route, nous apercevons l’immense étendue salée à la sortie d’Oran : "la grande sebkra d’Oran".
Puis la route passe près d'oliviers et de vignes à l’approche de Tlemcen.
Après une halte à Hennaya, chez les sœurs de N.D. des Apôtres dont la maison est en pleins travaux, nous rendons visite à Gérard, un dominicain de Tlemcen. Avec lui
nous allons pique-niquer à Lala Setti d'où nous avons une large vue sur la ville.
Puis en redescendant, nous visitons Tlemcen et notamment la vieille mosquée en ruines de Mansourah.
Georges nous conduit ensuite chez un de ses amis algériens, Addil Samad Oussadit, médecin légiste et vice-doyen de la faculté de médecine de Tlemcen, qui nous
accueille avec plaisir et nous offre un thé préparé par sa femme Zakia.
Avant de quitter la ville, nous passons dans la communauté des Focolare. C’est la « Mariapolis » annuelle qui regroupe environ 150 personnes, surtout des algériens
musulmans, pendant quatre jours autour d’un thème. Cette année « La parole de Dieu, semence de fraternité ».
Samedi 7 juillet : retour vers Alger en prenant au départ le chemin des écoliers (trajet vert foncé) qui nous
permet d’apercevoir le complexe pétrochimique d’Arzew qui évoque pour Hubert son travail sur le port de Donges. Nous nous arrêtons un peu plus loin vers Mers El Hadjad pour une rapide baignade en
mer.
Un nouvel arrêt juste au-delà de Chlef nous a permis de trouver un grand eucalyptus isolé dont l’ombre précieuse nous a accueillis pour un dernier pique-nique. Nous
avons beaucoup apprécié ce week-end touristique marqué non seulement par la découverte de nouveaux paysages de l’Algérie mais aussi par des rencontres passionnantes et et chaleureuses. Il
faudrait revenir tant il y a encore à découvrir !